Vivre sereinement avec son chien

Vivre sereinement avec son chien

Vivre sereinement avec son chien

Suite aux problèmes d’agressivité de chiens classés dans les catégories dangereuses ou non, il est important de prendre conscience que l’éducation d’un chien doit être effectuée sérieusement.
Un chien devient agressif dès qu’il menace, pince, mord ou même attaque un individu.
Un chien qui grogne prévient, mais certaines agressions deviennent systématiques (ritualisées), le chien mord, ou attaque soudainement sans prévenir.

Votre éducateur canin vous informent sur les différentes formes d’agression, et les règles à respecter pour vivre en toute confiance avec votre chien.

L’agression

Attention !!Certains animaux sont dressés pour défendre un territoire et donc attaquer. Il faut donc être prudent sur les limites de l’agression. Dans ce cas là, l’agression est-elle normale ? De même, l’agressivité d’un chien dérangé dans son panier est-elle légitime ?

Voici les principales formes d’agression chez le chien :
L’agression prédatrice: C’est le cas des chiens dressés pour attaquer. Ils n’ont jamais été socialisés, ils n’ont jamais eu de contact avec les humains et les autres espèces (même les autres chiens) et donc ne les reconnaissent pas. Cette agression est aussi recherchée pour la chasse.

L’agression par peur: elle se produit quand le chien est grondé ou puni par ses maîtres ou lorsqu’il est approché ou touché par des inconnus et qu’il ne peut pas s’échapper. S’il en a la possibilité, il va fuir après la morsure. Il peut grogner, aboyer avant le passage à l’acte.

L’agression territoriale: le chien défend son territoire. Ce phénomène se produit lorsque le chien se considère comme le dominant dans la famille.

L’agression hiérarchique: les menaces et les morsures sont orientées vers les membres de la famille mais le chien peut être amical envers les étrangers. Cette agressivité est aussi liée au statut hiérarchique dans la famille.

L’agression par irritation (très fréquente): si le chien est frustré, il attaque. Cela arrive lorsque le chien a mal, est anxieux, est hypersensible…

 

A savoir:

La période de socialisation du chien se situe entre 2 et 3 mois, il est alors nécessaire de permettre au chiot de faire le plus de découvertes possibles (foule, enfants, bruits, autres espèces…). Tout ce que le chiot rencontrera à cette période sera considéré comme normal pour lui, à condition d’entretenir cette socialisation. Toutefois, il est possible pour un chien d’être socialisé en prenant certaines précautions : il faut habituer le chien très progressivement en le récompensant dès qu’il améliore son comportement. Votre vétérinaire pourrait vous prescrire un traitement permettant que votre chien adulte soit socialisé plus facilement.
La socialisation permet de limiter les agressions prédatrices et par peur. Alors, promenez votre chien dans divers endroits, faîtes-lui rencontrer des gens et des chiens dès son plus jeune âge.

 

Attention: 

Lorsque vous achetez un chiot, choisissez votre élevage !
Il faut faire attention à ce que les chiots n’aient pas été séparés trop tôt de leur mère et de leur fratrie. N’adoptez jamais un chiot de moins de 8 à 10 semaines. Demandez toujours si les petits sont encore avec leur mère ou non, à voir les parents, la mère surtout.
Certains chiots peuvent présenter un syndrome de privation car l’élevage était à la campagne, au calme et ils n’ont jamais connu la ville avec ses bruits, sa circulation… Ils ne sont pas socialisés à la ville.
Parfois les éleveurs habituent les chiots aux bruits, aux voitures, aux chats, aux enfants… la socialisation n’a plus qu’à être maintenue.

 

A savoir: Lorsque vous croisez un chien inconnu. Tous les chiens ne sont pas dangereux, mais il suffit de respecter quelques règles :

Ne caressez pas un chien inconnu, il peut être agressif par prédation, par peur…

Ignorez le chien au maximum! S’il est bien socialisé, il ne devrait pas se sentir agressé et réagir.

Un flou hiérarchique est synonyme de conflits et donc d’agressions

Un chien arrive facilement à faire craquer ses propriétaires pour obtenir ce qu’il désire mais il faut lui mettre des limites, pour votre sécurité et son bien-être. En effet, pour être heureux, un chien n’a pas besoin d’être le roi à la maison. Il sera même plus serein d’avoir un maître sur lequel il peut se reposer complètement.

De plus, une hiérarchie claire et respectée au sein de la famille limite fortement les agressions (territoriale et hiérarchique).

Pour être heureux et équilibré, un chien doit avoir chez lui sa place de chien qui est une place de « dominé » puisque c’est vous, le propriétaire, le chef de la meute et de la maison. En effet, sachez que les relations entre chiens se basent sur des rapports d’autorité. Le chien est un animal hiérarchique : il vit dans une meute où l’animal « dominant » a différentes prérogatives, dont celle de manger en premier, lentement, devant sa meute, celle de surveiller et contrôler les déplacements dans la meute, et celle d’avoir la priorité à la reproduction.

Pour que votre chien soit à sa place dans votre famille (c’est-à-dire dans sa meute), il est bien évident que vous devez être le « dominant » ou l’autorité. S’il existe un flou quant à cette hiérarchie dans l’esprit de votre chien, c’est-à-dire si vous lui laissez certaines prérogatives de « dominant », il pourra se rebeller et devenir éventuellement agressif ou destructeur plus tard. Si vous laissez des prérogatives de « dominant », votre chien essaiera forcément de prendre le contrôle des situations et des lieux, cela sera une source d’anxiété permanente pour lui.

C’est pourquoi il est indispensable de mettre votre chien à sa place sociale de « dominé » de façon très claire.

 

A savoir: Quand vous donnez un ordre à votre chien, adoptez une attitude d’autorité : buste en avant, en se grandissant et regardez votre chien sur la croupe.

Des règles à respecter

Pour que votre chien se sente donc bien dans sa tête et à sa place dans la famille, il faut respecter:

1. le lieu de repos et de couchage
• Ne pas le faire dormir avec vous dans votre chambre ou sur votre lit car la chambre à coucher et le lit doivent être réservés à l’autorité (c’est-à-dire vous). Il est vrai qu’il est parfois difficile d’entendre le chien pleurer dans la cuisine et de savoir que si vous le prenez avec vous, il va s’arrêter mais il ne faut pas céder. Le fait de ne pas céder dans ce cas vous permettra d’éviter deux types de problèmes : les problèmes de « dominance » ainsi que les problèmes d’hyper-attachement.
Pour plus de détails sur ce point, consultez notre Fiche
« Comment apprendre au chiot à rester seul »

• Il faut donc lui installer un panier dans un coin d’une pièce (dans la cuisine ou dans le salon) mais pas dans l’entrée, ni dans le couloir car ce sont des lieux de passage qui permettent de surveiller les allées et venues de tout le monde.

Attention : pour éviter toute agression, ne dérangez jamais, et ne réprimandez jamais votre chien lorsqu’il est dans son panier, c’est son refuge! Apprenez à vos enfants à bien respecter cette condition sous peine de voir apparaître des grognements voire morsures par irritation.

2. l’accès à la nourriture
Le « dominant » mange en premier, les autres (dominés) le regardent manger, il mange lentement et en laisse parfois un peu pour le reste de la meute.
Il faut donc le faire manger après vous (ou alors une heure avant si cela ne vous est pas possible), dans un lieu isolé et en votre absence. La gamelle doit être retirée au bout d’un quart d’heure même si elle n’est pas terminée.
Un chien qui chipote devant ses croquettes est souvent un chien qui vous teste pour voir s’il peut adopter un comportement légèrement dominant. Si le chien grogne lorsqu’on lui retire sa gamelle, il faut prendre une allure autoritaire (buste en avant, bras écartés, voix forte) et le gronder.

Attention : Les chiens « dominés » peuvent également grogner lorsqu’on approche de la gamelle, mais ils se retirent pour laisser la place au « dominant » très rapidement. Ce sont généralement des chiens qui mangent très vite et qui ne laissent pas de restes (de peur que le « dominant » arrive et qu’il les empêche de manger).

A savoir: respecter simplement cette règle et laisser le chien manger dans une pièce seul et au calme, permet, non seulement, de faire comprendre à votre chien qu’il est « dominé », mais aussi d’éviter toute agression des enfants autour de la nourriture du chien (agressions très fréquentes).

3. l’accès à la sexualité:
Seul le « dominant » a le droit de s’accoupler en public, les dominés doivent le faire à la sauvette et en cachette du « dominant ».
Si votre chien mâle vous chevauche comme pour s’accoupler, il faut refuser ce comportement car la reproduction est réservée au chef de meute. Il faut, dans ce cas, lui dire un « non » ferme et l’envoyer se coucher dans son panier.

4. l’accès au contact:
Ce sont les « dominants » qui gèrent les temps de contact avec les « dominés » (quand ils n’ont plus envie de se laisser toucher, ils grognent et mordent rapidement si le « dominé » ne s’écarte pas).
C’est vous qui devez gérer les contacts avec votre jeune chien : vous devez choisir vous-mêmes les moments de jeux, de caresses et de câlins avec lui. C’est toujours vous qui devez initier le contact lorsque vous en avez envie. Ceci permet également d’éviter un trop grand hyper-attachement de votre chien pour vous. Par moment, si vous ne voulez pas jouer, il faut arriver à dire à votre chien d’aller se coucher dans son panier : ce n’est pas lui qui doit décider mais vous. Il est vrai que ce n’est pas toujours facile et quelques écarts sont possibles : tout dépend aussi du caractère du chien. Certains chiens auront en effet besoin d’une éducation moins ferme que d’autres. Il n’y a pas de règle absolue.

Apprendre à jouer: Ne jouez jamais directement avec vos mains, votre chien même s’il n’est qu’un chiot risquerait de vous faire mal. De plus, il faut absolument lui apprendre à contrôler sa morsure. Un chiot doit apprendre à contrôler sa morsure dès l’âge de deux mois. C’est la mère qui apprend à ses chiots les auto-contrôles. Parfois, la mère n’est pas compétente, ou la portée est trop importante, ou même les chiots sont séparés trop tôt de leur mère et de leur portée. Il faut alors apprendre soit même à son chien à se contrôler : le signe évocateur est le mordillement des mains.
Si vous jouez avec vos mains, vous augmentez le risque ultérieur de morsures. Utilisez des jouets, il y en a pour tous les goûts dans votre boutique préféré.

Il est important de stopper tout jeu et tout contact dès que votre chien vous mordille les mains, s’excite ou s’énerve. Dans ce cas là, ignorez-le jusqu’à ce qu’il se calme !

Surveillez toujours votre chien lorsque des enfants jouent et crient à proximité, certains chiens sont hypersensibles à l’agitation et leur tolérance est aussi bien souvent diminuée.
L’acquisition définitive de la hiérarchie se fait à la puberté : il est donc bénéfique de tout faire pour le mieux dès que le chien est petit.

Mais les erreurs d’éducation ne sont pas irréversibles… et plus on s’y prend tôt, plus les choses sont faciles à changer. En effet, un chien peut et doit comprendre par l’éducation que, dans une famille, les hommes sont les dominants et lui est le dominé.

Il est très important que, dès l’adoption que le chien soit adulte ou chiot, toute la famille respecte ces quelques règles, les enfants aussi, même s’ils ne font pas partie de la hiérarchie jusqu’à la puberté.

La place du chien dans une famille a évolué. Les chiens ont le droit au confort, à de la nourriture de bonne qualité, aux jeux et aux caresses, mais il faut respecter certaines limites qui vous permettront de vivre en sécurité avec votre chien et de le rendre plus heureux.

Attention, si votre chien montre le moindre signe d’agressivité (grognements), consultez votre éducateur canin, il existe des solutions pour prévenir l’aggravation des troubles agressifs.




Passionné dès le plus jeune âge par l’univers des chiens, Yves Duchêne a voyagé au cours des trois dernières décennies afin de trouver des réponses à ses questions en ce qui concerne le monde canin. Au cours des 15 années où il a vécu en Europe, il a développé et expérimenté la méthode qu’il nous propose. Il a d’ailleurs constaté que, bien souvent, le maître est celui qui a le plus besoin de soutien et d’encadrement.



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